Saint Loup de Troyes

Rosace

Bonrepos-Riquet
Rosace de l'église

Lupus, fils d'Épiroque, est né parmi les Leuques dans les environs de Toul, vers 395. Son père nommé Épiroque étant décédé, c'est son oncle Alistique qui le prend en charge. Il effectue alors des études de rhétorique et de latin pour enfin être avocat. Il se marie avec Piméniole, cousine de saint Hilaire d'Arles et parente de Saint Honorat. Après sept ans de mariage, les époux choisissent ensemble de devenir moine et moniale et se séparent.
Moine à Lérins

L'île de LérinsIles de Lérins - l'île Saint Honorat
L'île, Lerina en romain, est inhabitée et infestée de serpents lorsque Honorat d'Arles accompagné de l'ermite Saint Caprais de Lérins y fonde un monastère. Selon la tradition, Honorat s'installe sur l'île avec l'intention de vivre comme un ermite, mais il est rejoint par des disciples qui constituent une communauté cénobitique autour de lui entre 400 et 410. Ainsi l'île de Lérins devient un « immense monastère » dès 427.
Honorat codifie la vie de la communauté, avec une règle dont la première rédaction, la « Règle des Quatre Pères », est la première du genre en France.
Durant les Ve et VIe siècles, le monastère attire des moines qui assureront sa renommée. Ainsi, Saint Patrick y étudie avant d'entreprendre l'évangélisation de l'Irlande. Saint Loup de Troyes, Saint Jacques de Tarentaise ou Saint Apollinaire viennent également dans cette abbaye. Le moine le plus célèbre est peut-être Vincent de Lérins, frère de Loup, qui rédige à Lérins le Commonitorium.
Autour de 732, cinq cents membres de la communauté sont massacrés par les Sarrazins. L'un des rares survivants, Saint Elenthère rebâtit un nouveau monastère sur les ruines de l'ancien.
Loup quitte Lérins et devient évêque de Troyes en 426.
Evêque de Troyes

En 426, L'évêque de Troyes Ursus étant récemment décédé, le chapitre de la cathédrale décida spontanément de l'élire comme évêque, contre son gré. Restant cependant fidèle à ses engagements monastiques, il continua sa vie ascétique tout en assumant ses devoirs pastoraux.
En 429, à la demande du Pape Célestin et des Evêques de Gaule réunis en Concile, il accompagna Saint Germain d'Auxerre en Grande-Bretagne, pour y lutter contre les hérétiques pélagiens qui prétendaient se passer de la grâce divine. Les évêques commencent par gagner Paris et rencontrent sainte Geneviève, encore enfant, à Nanterre. Là, saint Germain sent son aura sainte parmi la foule. Il lui remet une pièce de monnaie symbolique et la recommande à Dieu au cours d'une messe. Puis, les deux saints embarquent pour la Bretagne.
Il regagne Troyes avec une autorité accrue du succès éclatant qui a couronnée sa mission créditée de plusieurs miracles.

Sainte Geneviève
Sainte Geneviève rencontre saint Germain d'Auxerre et Saint Loup.
Puvis de Chavannes. XIXe
Artisans de Paix

En 451, Attila, chef des Huns, effectue une percée en Gaule au retentissement considérable. Il ravage Reims, Cambrai, Auxerre... Le chef romain Aétius finit par l'arrêter lors de la bataille des champs catalauniques, lieu proche de Troyes. En se repliant en direction de la Seine, le chef hun vient à passer par Troyes. La ville n'a aucun moyen de défense face au barbare et à ses troupes : son mur d'enceinte est largement vétuste En 451, Geneviève à Paris et Loup à Troyes protègent héroïquement leur cité contre Attila et son armée. Loup envoie à Attila quelques membres de son clergé en ambassade dont Mémorius et Camélien : c'est un échec, Attila les fait massacrer, sauf un seul, Camélien, qui survit à ses blessures et qui va devenir le successeur de saint Loup comme évêque de Troyes. L'évêque décide alors d'aller lui-même vers Attila et il réussit à le convaincre d'épargner la ville et de se retirer.

Attila
Saint Loup et Attila

« Loup, évêque de Troyes, encouragé par l’exemple de Geneviève et d’Aignan, sort courageusement de sa ville, rencontre Attila et s’entend vite avec lui. Ils décident que Troyes paiera un tribut aux Huns, ne participera pas aux actions militaires contre Attila et donnera des otages en garantie de cet accord. Loup est prêt à devenir lui-même un des otages afin de sauver les citadins, mais l’empereur hun libère le vieil évêque après une conversation amicale. Loup raconte à Attila qu’il connaît bien Geneviève de Paris, qu’il y a plus de vingt ans en route pour les îles Britanniques, il a visité avec Germain, évêque d’Auxerre, ses parents riches dans leur villa à Nanterre. »(Extraits du roman de Grigori TOMSKI, Les amis d’Attila)

Mais la région est ravagée après le passage des Huns et se dépeuple.
Saint Loup encourage et protège alors les premières foires de Champagne.
Loup se retire

Il passe deux années reclus au mont Lansuine à 60 km de Troyes, et deux autres à Mâcon où on le crédite de plusieurs miracles, avant de reprendre possession de son siège épiscopal.
Il meurt à Troyes le 29 juillet 479, au terme d'un épiscopat de 52 ans. Il est inhumé à Saint-Martin-ès-Aires.
En 570, les rois Gontran et Chilpéric, petits fils de Clovis, viennent sur son tombeau pour se jurer une paix réciproque.
Les restes de Saint Loup ont été profanés et dispersés dans la nuit du 9 au 10 janvier 1794, sauf une portion de crâne que conserve la cathédrale de Troyes.
Saint Sidoine Apollinaire, Evêque de Clermont, le loue en ces termes : « Vous êtes le Père des Pères, l'Evêque des Evêques, le Saint Jacques de votre siècle... »
Il est invoqué contre la possession du démon, la paralysie et l’épilepsie.