Sainte Bernadette
Naissance : | Le 7 janvier 1844 à Lourdes, Hautes-Pyrénées |
Décès : | Le 16 avril 1879 à 35 ans à Nevers, Nièvre |
Fête : | Le 18 février |
Béatification : | Le 14 juin 1925 par Pie XI |
Canonisation : | Le 8 décembre 1933 par Pie XI |
Apparitions : | 18 apparitions entre le 11 février et le 16 juillet 1858 |
Depuis le 3 août 1925, le corps de Bernadette¸ découvert intact lors de l’exhumation du corps pour sa béatification, repose à Nevers dans une châsse de verre dans la chapelle de l'ancien couvent Saint-Gildard. Sur son visage et sur ses mains ont été déposés de très fins masques de cire.
Vie
Bernadette Soubirous, de son vrai nom Marie-Bernade Soubious, naquit au moulin de Boly, au pied du château fort de Lourdes. Elle est la fille aînée de François Soubirous et de Louise Castérot. Bernadette a eu une sœur : Marie, et trois frères : Jean-Marie, Justin qui a vécu dix ans et Bernard-Pierre, son filleul. Quatre autres enfants sont morts en bas âge.
Le moulin de Boly dont François avait la charge depuis son mariage est peu rentable et François se révèle mauvais gestionnaire. En 1854 la famille, ruinée, déménage pour s’installer dans la maison Laborde, un ancien moulin, juste à côté de celui de Boly. François s’embauche alors au jour le jour comme « brasier », c’est-à-dire qu’il loue la force de ses bras pour des travaux manuels. C’est le travail le moins bien payé qui soit. De son côté, Louise fait des ménages et des lessives.
En 1855, à la mort de la grand-mère maternelle de Bernadette, les Soubirous perçoivent un petit héritage de 900 francs, ce qui représente environ deux ans d’un salaire de manœuvre. François loue le moulin de Sarrabeyrouse à Arcizac-ez-Angles à quatre kilomètres de Lourdes. Les Soubirous s’achètent aussi un petit cheptel. Moins d’un an plus tard, non seulement l’héritage est entièrement dépensé, mais le couple s’est endetté. En novembre 1856, ils sont expulsés et s’installent dans la maison Rives, 14 rue du Bourg à Lourdes. En janvier 1857 ne parvenant pas à payer le loyer, le propriétaire les expulse en retenant l’armoire, le dernier meuble de valeur de la famille. Un cousin de Claire met alors à leur disposition le rez-de-chaussée d’un immeuble dont il est propriétaire à Lourdes. Cette pièce est appelée « le cachot », car elle a servi un moment pour la détention de prisonniers en attente de jugement au tribunal situé juste à côté. Les Soubirous logent à six dans ce « bouge infect et sombre » de 3,72 × 4,40 m2. Louise demande alors à sa sœur, Bernade, d’accueillir Bernadette chez elle. Bernadette passera ainsi l’hiver chez sa marraine qui tient un cabaret. Elle y fait le service et le ménage et ne va toujours pas à l’école ni au catéchisme.
En septembre 1857, Bernadette est envoyée chez son ancienne nourrice, Marie Laguë, à Bartrès. Elle y veille sur deux jeunes enfants, assure le ménage, les corvées d'eau et de bois, garde les agneaux et commence à préparer sa première communion. Obligée de revenir à Lourdes pour continuer le catéchisme, elle est admise, fin janvier 1858, quelques jours avant les apparitions, comme externe dans la classe des indigents de l’Hospice de Lourdes, tenue par les sœurs de la Charité de Nevers. C'est là qu'elle commence, mais de façon irrégulière à s'instruire et à s'initier au métier de couturière.
En février 1858, alors qu’elle ramassait du bois avec deux autres petites filles, la Vierge Marie lui apparaît au creux du rocher de Massabielle. Elle témoignera de dix-huit apparitions mariales entre le 11 février et le 16 juillet 1858. Concernant les apparitions, Bernadette employait surtout le terme occitan « aquerò », c'est-à-dire « cela », pour désigner l’objet de sa vision. Elle ne dira pas elle-même avoir vu la Vierge avant de l’avoir entendu dire « Que sòi era Immaculada Concepcion », c'est-à-dire « Je suis l'Immaculée Conception ». Au cours d’une de ces apparitions, Bernadette a creusé le sol pour y prendre de l’eau. L’eau de cette source est rapidement réputée miraculeuse et il commence à être question de guérisons.
Quelques années après les apparitions de la Vierge à Catherine Labouré dans la chapelle Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, située rue du Bac dans le7earrondissement de Paris, et à deux enfants le 19 septembre 1846 à La Salette-Fallavaux, près de Corps (Isère), la presse nationale commence à s'y intéresser, durant l'été 1858, notamment avec la publication, par Louis Veuillot, d'un article très remarqué dans L’Univers. Le préfet de Tarbes, suivant les consignes du ministère des cultes, maintient une interdiction d'accès à la grotte jusqu'en octobre 1858, tandis qu'une commission d’enquête, mise en place par l'évêque de Tarbes, en juillet 1858, se prononce en faveur de ces apparitions en 1862. L’aménagement de la grotte et la construction d’une basilique sur le rocher qui la surplombe commencent alors.
Peu après, début 1859, l'abbé Peyramale s'étant porté caution, François Soubirous peut louer le moulin Gras et reprendre son métier de meunier. Durant cette période, Bernadette travaille comme garde d'enfants, elle tente de combler son retard scolaire avec l'aide d'Augustine Tardhivail qui l'enseigne bénévolement, et elle joue son rôle d'aînée à la maison dans les tâches ménagères et vis-à-vis de ses frères et de sa sœur. Enfin, elle répond aux innombrables questions sur les apparitions, rencontrant des visiteurs même lorsqu'elle est malade et alitée.
Au printemps 1860, ne pouvant plus contenir le nombre de personnes qui veulent la rencontrer, Bernadette entre en pension à l'hospice des sœurs de la Charité d’où elle ne peut sortir qu’accompagnée. Bien que son retard scolaire soit important, elle fait des progrès rapides en lecture et en écriture, apprenant ainsi le français. Elle est douée pour la couture et la broderie. Du point de vue des sœurs, sa piété est irréprochable bien qu'elle ne fasse pas preuve d'un zèle particulier à cet égard.
En l'espace de quelques mois, Bernadette Soubirous, alors âgée de 14 ans, était devenue une célébrité internationale, tandis que la vie dans cette bourgade des Pyrénées commençait à être transformée par l'affluence de pèlerins, de curieux et de journalistes. Entre 1858 et 1866, Bernadette continue de vivre à Lourdes, où sa situation devient, cependant, de moins en moins tenable. Sans cesse sollicitée, tout en refusant de percevoir quoi que ce soit en rapport aux apparitions ou à sa célébrité, elle se pose la question d’une vie religieuse.
Le 4 juillet 1866 Bernadette quitte les Pyrénées, qu'elle ne reverra jamais pour Nevers (voir "vie religieuse). Elle meurt à l'infirmerie Sainte-Croix le 16 avril 1879, à 15 h 30, à l'âge de 35 ans.
Vie religieuse
Depuis 1858 elle côtoie les soeurs de la Charité de Nevers qui gèrent l'Hospice de Lourdes où elle est scolarisée.
Le 4 avril 1864, suivant la recommandation de l’évêque de Nevers, Bernadette annonce à la mère Alexandrine Roques, supérieure de l'hospice de Lourdes, qu’elle est décidée à entrer chez les sœurs de la Charité. Deux ans plus tard, alors que la construction de la basilique est en cours, Bernadette a 22 ans et quitte Lourdes, qu'elle ne reverra jamais, pour entrer au couvent Saint-Gildard, à Nevers. Elle y mène treize années d'une vie de « religieuse ordinaire », ayant néanmoins la particularité de recevoir la visite de nombre d’évêques, parmi ceux qui souhaitent se faire une opinion sur elle et sur les apparitions Le 29 juillet, elle prend l'habit de novice et reçoit le nom de sœur Marie Bernard. Le 30 octobre 1867, Bernadette a fait sa profession religieuse. D'octobre 1867 à juin 1873 elle est aide-infirmière, puis responsable de l'infirmerie. En 1873, malade en permanence, elle redevient simplement aide-infirmière. L'année suivante, elle se partage entre les fonctions d'aide-infirmière et d'aide-sacristine. À partir de 1875, elle est constamment malade. Elle est atteinte de tuberculose et souffre de son asthme chronique. Elle prononce ses vœux perpétuels le 22 septembre 1878.
Miracles
Sur quelque 7000 dossiers de guérison déposés à Lourdes depuis les apparitions, 69 cas ont à ce jour été reconnus miraculeux par l'Eglise :
- Plus de 80% des miraculés sont de sexe féminin,
- Le plus jeune miraculé avait 2 ans,
- 55 miraculés sont français, 8 italiens, 3 belges, 1 allemand, 1 autrichien et 1 suisse,
- La première miraculée est Catherine LATAPIE (France) en mars 1852, reconnue le 18 janvier 1962.
- La dernière miraculée à ce jour est Danila CASTELLI (Italie) en mai 1989, reconnue le 20 mars 2013.
Béatification
L'instruction de la cause de béatification de Bernadette, décédée à Nevers le 16 avril 1879, va nécessiter l’exhumation du corps. Cela se fait en trois temps : septembre 1909, avril 1919 et avril 1925. A la grande surprise des observateurs, le corps de Bernadette est découvert intact. Un véritable mystère qui n'est cependant pas unique au monde. La science et la médecine n'émettent que des hypothèses.