Notre Dame du Perpétuel Secours

ND du Premier Secours
Notre-Dame du Perpétuel Secours est une icône miraculeuse datant du XIVe siècle, (Imago Beatae Mariae Virginis miraculis illustris) universellement connue, de type bysatin dite Strastnaya ("aux instruments de la Passion").
Fête : le 27 juin en France et le 13 août chez les orthodoxes
L'icône

Les STRASTAÏAS ou Vierges des douleurs, apparaissent dès le XIIe siècle dans la peinture byzantine. Certains auteurs pensent qu'elles peuvent être encore plus anciennes. Elles se multiplient au XIVe et au XVe siècles. Vers 1492 un iconographe crétois Andrea RICCO (ou RITZOS), crée l'archétype d'une vierge douloureuse particulière qu'on appellera “Notre Dame de la Passion” ou “Notre Dame du Perpétuel Secours” ou encore, en Russie, “Strastaïa", “Notre Dame du pressentiment de la Passion”, “Notre Dame de l'incarnation Rédemptrice” ou “Vision Terrible”.
Sur un fond d’or éclatant, apparaît la Vierge Marie portant, sur son bras gauche, l’Enfant Jésus. Un voile bleu foncé couvre sa tête. Sur la partie supérieure du voile, apparaît une étoile rayonnante. Au-dessus de la Vierge, à droite et à gauche, dans les coins supérieurs de l'icône, on lit : (ΜΗΤΗΡ ΘΕΟΥ) abréviation de Mère de Dieu.Ces abréviations dérivent du slavon et du grec.
L’Enfant Jésus est dans les bras de sa Mère. Mais, au lieu d’arrêter son regard sur elle, il rejette la tête un peu en arrière et tourne les yeux vers l’objet qui met sur son doux visage un sentiment de frayeur. Ses deux petites mains serrent la main droite de sa Mère comme pour implorer sa protection. Il se rejette si vivement vers elle que sa sandale du pied droit se détache et n’est plus retenue que par une courroie. Au-dessus de son épaule, on lit : (ΙΗϹΟΥϹ ΧΡΙϹΤΟϹ) pour Jésus Christ.
La pose de l’Enfant Jésus, le sentiment d’effroi peint dans ses traits, s’expliquent par la présence de deux archanges placés de part et d’autre et portant les instruments de sa future passion :

Archange GABRIELA droite, l'archange Gabriel qui, derrière Jésus, présente la croix et les clous à l'Enfant. L’icône porte son nom inscrit en slavon (lettres ΟΑΓ, abréviation de « Ο Άγιος (Αρχάγγελος) Γαβριήλ ») dans son abréviation traditionnelle :

Saint MICHELA gauche, l’archange Saint Michel (lettres ΟΑΜ, abréviation de « Ο Άγιος (Αρχάγγελος) Μιχαήλ »), porte un vase, un bâton au bout duquel est fixée une éponge remplie de vinaigre et la lance, instrument de la Passion.
Par la scène émouvante qu’elle offre à nos regards, cette antique icône nous suggère des enseignements : L’élan de Jésus vers sa Mère, témoin du même spectacle, et la tendre et confiante pression de leurs mains unies, nous disent que Marie fut pleinement associée par son divin Fils, dès avant le Calvaire, à ses souffrances et à son œuvre de rédemption.
Jésus, de son côté, en se réfugiant dans les bras de sa Mère, nous apprend que ce cœur maternel est notre refuge assuré, perpétuellement offert à nos craintes et à nos peines. Ses mains abandonnées entre les mains de Marie nous disent que celles-ci disposent de sa toute-puissance. Par tout cet ensemble, Marie se montre à nous et nous est montrée par Jésus comme la Mère de Dieu, la Mère des hommes, celle qui, pour remplir sa mission providentielle, accepta la plénitude de la douleur et reçut la plénitude de l’amour et du pouvoir.
Un résumé du plan de Dieu Plus sans doute qu'aucune autre, l'icône de la Passion résume parfaitement le mystère du plan de Dieu. Depuis l'Incarnation jusqu'à la Résurrection Glorieuse en passant par la mort sur la Croix, évoquant l'Eglise en la personne de la Vierge et son rôle salvateur.
Localisation

Elle serait parvenue à Rome en 1480. Selon la tradition elle aurait appartenu à un riche marchand crétois qui, en voyage vers Rome mais se sentant proche de la mort la confia à un ami. L'épouse de cet ami garda ce tableau qui lui plaisait, jusqu'à ce que la Vierge leur apparaisse pour leur demander à être vénérée sous le nom de : « Notre-Dame du Perpétuel Secours », dans l’église Saint-Mathieu de Rome, à l'emplacement de l'ancien oratoire de saint Clet, chez les religieux Augustins.
Elle disparut pendant la Révolution française en 1798 lorsque l'église Saint Mathieu fut détruite; on la redécouvrit au XIXe siècle en 1863 grâce à Michèle Marchi, et le Pape la confia aux Rédemptoristes qui la placèrent alors dans l'église Saint-Alphonse nouvellement construite sur le site de l'église Saint-Mathieu.
On en trouve une représentation dans les églises catholiques du monde entier et elle a donné son nom à de nombreuses églises, chapelles, basiliques, hôpitaux, écoles, congrégation, confréries. Elle est patronne d'Haïti depuis une épidémie de vérole en 1882. Elle est fêtée le 27 juin en France et le 13 août chez les orthodoxes.
Le Père Charles de Foucauld priait souvent la Vierge sous ce nom et en peindra un tableau. Il appellera son ermitage chez les clarisses « Notre-Dame du Perpétuel Secours ».
Dévotion populaire

Elle était très vénérée par saint Alphonse de Liguori, fondateur des Rédemptoristes, car la sandale de l'Enfant Jésus qui se détache signifierait le « rachat », (coutume israélite de donner sa sandale pour conclure un marché) donc la Rédemption (de redimere, racheter), par conséquent le rachat de toute l'humanité perdue par le péché originel du pouvoir du démon, par Jésus-Christ lors de sa Passion. Jésus regarde donc l'ange lui tendant les instruments de sa passion et non sa Mère comme sur d'autres icônes tandis que la Vierge, nous regardant plutôt que son enfant, peut être considérée comme une Mère universelle, celle du Sauveur de tous les hommes.