Saint Jean-Marie VIANNEY, le Curé d'Ars
Naissance : | le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon |
Décès : | le 4 août 1859 à Ars |
Fête : | le 4 août |
Béatification : | en 1904 à Rome par Pie X |
Canonisation : | en 1925 à Rome par Pie XI |
Saint patron : | de tous les Curés de l'Univers ou saint directeur de tous les prêtres. |
Il fut déclaré en 1905 « patron des prêtres de France » par le pape Pie X, puis « patron de tous les curés de l’univers » en 1920 par le pape Pie XI. Le pape Benoit XVI a déclaré l’Année sacerdotale 2009-2010 sous le patronage du Saint curé d’Ars. |
Vie
Il est le quatrième de six enfants d’une famille de cultivateurs. Ses parents, surtout sa mère, sont des chrétiens pieux, qui offrent couramment le gîte et le couvert aux plus nécessiteux. Les Vianney souffrent de la tourmente révolutionnaire. Jean-Marie est contraint de suivre le catéchisme et de faire sa première communion clandestinement. À 17 ans, il confie à son père son désir d'être prêtre: pour «gagner des âmes au Bon Dieu». Mais ce dernier s'y oppose et exige qu'il reste travailler auprès de lui. Il a 20 ans quand son père cède. En 1806 il entre au séminaire dirigé par le curé d’Écully, M. Balley. C’était un élève médiocre, surtout parce qu'il avait commencé à étudier très tard. Il n'entendait rien à la philosophie du fait qu'elle s'enseignait en latin, mais son évêque qui connaissait sa piété finit par l’ordonner prêtre en 1815.
Il fut alors envoyé à Ecully comme vicaire de M. Balley, puis après la mort de celui-ci en 1818 il fut nommé curé d’ Ars-sur-Formans, dans le département de l'Ain, qui comptait environ 200 habitants à l'époque. Après quarante et un ans de service, il meurt épuisé à 73 ans.
« Laissez vingt ans une paroisse sans prêtre, on y adorera les bêtes » avait-il constaté. Sa piété, ses sermons et son zèle de pasteur ramenèrent peu à peu la ferveur religieuse dans sa paroisse. Homme de prières, il dormait très peu, il se levait tous les matins très tôt pour aller prier dans l'église glacée. Il passait des journées entières à confesser, convaincu que son pari de ramener ses paroissiens vers Dieu pouvait être gagné à condition de faire confiance à la miséricorde divine.Il redistribuait tout ce qu'on lui donnait et n'hésitait pas à se démunir encore pour subvenir aux besoins de plus pauvre que lui. Il rendait ses paroissiens responsables du bien commun en leur demandant de réaménager le cimetière, d'entretenir l'église, d'organiser des fêtes qui ne fussent plus des lieux de perdition. Il était convaincu que l'éducation et l'enseignement catéchistiques stimuleraient les âmes pour les conduire vers la sainteté.
En 1824, il ouvrit une école de filles dite « Maison de la Providence ». Il fit de Catherine Lassagne, humble femme et sa fidèle servante, responsable de son école après l'avoir catéchisée. Il l'appelait « la plus belle fleur de mon jardin » car il avait perçu chez elle le don de comprendre l'amour de Dieu.
Dévouement et dévotion
Dès 1830 commença l'afflux des pèlerins à Ars. En 1849, il fonda l'école des garçons, confiée aux Frères de la Sainte Famille de Belley.
Le saint curé d'Ars était déjà considéré comme un saint de son vivant tant il était dévoué à l'œuvre de Dieu. Il disposait de grâces étonnantes notamment comme confesseur. Sa charité était par ailleurs sans limite : il mangeait peu, passait des heures entières en adoration du Saint-Sacrement; il dormait peu, surtout à la fin de sa vie, passant jusqu'à seize heures par jour à confesser.
Jean-Marie Vianney était plein de bon sens, savait faire preuve d'humour. On aura retenu de lui quelques phrases célèbres :
- Quand son lit prit feu, une nuit : "Le démon n'a pas pu brûler l'oiseau, il n'a brûlé que la cage".
- Un jour une personne corpulente lui dit : "Quand vous irez au Ciel, je tâcherai de m'accrocher à votre soutane", et le Curé d'Ars, qui n'avait que la peau sur les os à force de toujours tout donner et de refuser la nourriture un peu reconstituante que ses paroissiennes essayaient de lui prodiguer, de répondre :"Gardez-vous-en bien ! L'entrée du Ciel est étroite, et nous resterions tous deux à la porte".
Il reçut la visite de Lacordaire: " La plus célèbre visite qu'ait reçue le curé d'Ars est sans doute celle du père Lacordaire. Venant à Lyon en simple pèlerin, l'illustre dominicain arrive incognito dans une modeste voiture. Or, sous les plis de son manteau noir, quelqu'un aperçoit une robe blanche, et très vite les pèlerins d'Ars apprennent qui est le visiteur. Remous profond. Le lendemain, on voit le père Lacordaire écouter dans un humble recueillement le sermon du curé(...) Il ne le quitte qu'avec déchirement et va même, s'agenouillant devant lui, jusqu'à lui demander sa bénédiction. Après quoi, J.M.Vianney le prie de le bénir à son tour : et c'est bien une scène étrange et pathétique, éclairée d'un jour du Moyen-Âge, digne de saint François d'Assise et de saint Dominique". Michel de Saint-Pierre, La vie prodigieuse du curé d'Ars.
Un de ses amis, Claude Laporte, lui fit un jour don d'une montre, que le Curé d'Ars s'empressa de donner à plus pauvre que lui. Claude Laporte renouvela l'opération trois ou quatre fois. Mais le Curé d'Ars la donnait toujours, ou vendait la montre pour en donner l'argent aux pauvres. Ce que voyant, Claude Laporte lui dit un jour en lui mettant une nouvelle montre entre les mains "Monsieur le Curé, je vous prête la montre que voici." C'était une belle montre. Le Curé d'Ars la conserva toute sa vie; à sa mort elle fut restituée à la famille Laporte.